Wikileaks rassemble ses « amis »

11 novembre 2012

Wikileaks rassemble ses « amis »

         Lancé en mai 2012, le réseau social Friends of Wikileaks rassemble les défenseurs du site Wikileaks. Peu connu, il ne compte pas beaucoup d’adhérents, tandis que son but reste flou.

         C’est comme Facebook : on s’y inscrit gratuitement, on y crée un profil, et on y a des « amis. » Mais, pour le reste, Friends of Wikileaks (ou « FoWL », pour les intimes) est un réseau à part. A cause de son public, premièrement : seuls les défenseurs de Wikileaks et de ses principes sont censés s’inscrire. Par son fonctionnement, ensuite : sur Friends of Wikileaks, en effet, on ne demande personne en amis : on en reçoit automatiquement 12, dont 6 habitent à proximité et 6 ailleurs dans le monde. On peut éventuellement en supprimer un, mais ce sera Friends of Wikileaks qui trouvera son remplaçant.

         Le réseau – dont les médias n’ont que peu parlé – semble compter peu d’adhérents. Il ne communique aucun chiffre, mais l’attribution des amis prend environ une semaine – signe qu’il est loin d’être surchargé. De plus, sa page Facebook ne compte que 80« liked », alors que celle de Wikileaks en compte 2 millions et que celle de Wikileaks cablegate (un moteur de recherche interne à Wikileaks) en a 22 000.

Un but imprécis

         A quoi doivent servir les Friends of Wikileaks ? La page de présentation du site cite de grands objectifs (défendre Wikileaks et ses sources, rassembler tous les défenseurs de la transparence..) sans donner de détails concrets.

         Ce flou, d’ailleurs, est ressenti par la plupart des amis inscrits sur le site. « Je suppose que l’idée est de créer un réseau d’internautes défenseurs de Wikileaks. Mais quel sera le but de ce réseu ? », s’interroge par exemple Josef, un ingénieur allemand présent dans mes contacts. « Je ne suis pas certain du rôle qu’on nous demandera de jouer. », complète Catalin, un informaticien américain, avant de déclarer « être très curieux de voir ce que cela donnera. »

         Contacté, Kristinn Hrafnsson, le porte-parole de Wikileaks, reste évasif : « Il s’agissait de rassembler tous ceux qui partagent les idées de Wikileaks. », explique-t-il simplement.

 

Une sécurité optimale

         Enfin, le réseau social prête beaucoup d’importance à la sécurité et au secret. Les données enregistrées sur chaque compte sont cryptées, afin que même les gérants du site ne puissent y accéder. On n’accède pas à sa page personnelle avec un nom d’utilisateur et un mot de passe, mais avec un identifiant composé de chiffres et de lettres – identifiant que l’on ne peut ni modifier, ni enregistrer sur son ordinateur.

         La page d’instructions aux membres conseille de protéger ses données personnelles, et stipule qu’il faut conserver garder l’anonymat de ses amis. De même, toute information importante ne doit pas être diffusée à tous, mais seulement aux quelques-uns dignes de confiance.

         Questionné sur ce point, Kristinn Hrafnsson affirme qu’« il y a eu beaucoup de discussion [à Wikileaks] pour savoir si on devait se protéger autant. Mais il y a des possibilités qu’on essaie d’infiltrer ou d’attaquer le site, comme les manœuvres des Etats-Unis en janvier 2011 l’ont montrées » A ce moment, en effet, la Cour de justice de Virginie avait demandé à Twitter de lui donner des informations sur quatre comptes, dont celui de Julian Assange. « On suspecte Facebook, Skype, Google, et d’autres sites, d’avoir aussi reçu l’ordre de livrer des informations. », rajoute le porte-parole.

         Comme quoi faire l’apologie de la transparence n’exclut pas de privilégier quelquefois le secret et l’opacité.

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